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Un savoir-faire payant

Pour la quatrième fois, Artcurial a planté son barnum au bord du circuit Bugatti, en face de la zone de regroupement des plateaux. Bruit des moteurs piaffant, chaleur écrasante, on est dans l’ambiance. Pourtant, plus de 500 visiteurs ont préféré suivre six heures d’enchères plutôt que de profiter du spectacle extérieur. La vacation commençait à 11h par 117 lots d’automobilia, affiches des 24 Heures bien sûr, bagages Ferrari, sculptures, chronomètres et souvenirs de Steve McQueen, dont un costume trois pièces sur mesure en tweed, adjugé à 10 400 € frais compris. Hervé Poulain reprenait à 14h pour les choses sérieuses, 115 autos variées en genre comme en âge, avec une nette inclinaison pour le grand tourisme et la course. Pas moins de 19 Ferrari et 17 Porsche ! “Nous sommes ici comme à Olympie, le coeur de la jeunesse automobile y bat, commence Hervé Poulain qui précise: Je suis entouré de mes généraux d’empire mais il faut préparer l’avenir et Matthieu Lamoure va animer les enchères avec moi.” Une partie à quatre mains donc, décidée depuis février. Mais si la salle est comble, elle se montre calme : personne au-dessus de 5000 € au marteau pour une mignonne Autobianchi A 110 Abarth, une réelle affaire. Démarrée à 20 000 €, une impeccable Triumph TR 2 doit être baissée à 18 000 €pour finir à 25 030 € frais compris. La Riley Sprite du sculpteur cyclecariste Alain Moirtierdoit même être retirée à sa mise à prix. Attentisme, voilà le mot d’ordre que l’on constate dans les ventes internationales ces temps-ci. Cela n’empêche pas quelques belles envolées : plus de 1.3 M € pour la Porsche 925 qui a couru quatre fois les 24 H, 935 600 € pour le roadster Mercedes 300 SL. Le temps où ils valaient 150 000 € de plus semble révolu et celui-ci n’a plus son moteur d’origine. 126 350 € pour un Spider Alfa 2600, c’est 25% de plus que certains vendus l’an dernier en Californie. Celui-ci étant magnifiquement restauré et muni de son rare hardtop, mais ce n’est tout de même pas une carrosserie Superleggera en alu. À ce propos, la Maserati 3500 GT est partie à 268 200 €, un beau prix par les temps qui courent, alors que trois autres Maserati n’ont pas atteint leur prix de réserve. Beaucoup de casse aussi parmi les Ferrari et Porsche. Leurs vendeurs restent habitués à gagner 15% par an mais ce n’est plus vrai. En revanche, une satisfaction vient de la bonne tenue des classiques françaises : 524 480 € pour le coach Bugatti Ventoux en état d’origine, 250 320 € pour le coach Delahaye Antem à l’histoire aussi compliquée que sa ligne est fluide. Vendues aussi la Talbot Lago 2500 S et la Delahaye Guilloré… Les trois Rolls Royce Corniche et Camargue, les deux Bentley ont trouvé preneur sans difficulté, de même que deux Aston Martin sur quatre.

En compétition pure, peu de succès pour la Delage 3 litres pourtant authentique, les monoplaces Martini ou les Lancia Delta HF ou 037. En revanche, la Dodge Viper Canari s’est bien vendue à 214 560 € et la berlinette BSH sortie de grange devrait revivre.

712 exemplaires seulement de la Ferrari 208 GTB ont reçu une carrosserie Vetroresina en fibre de verre polyester. Celle-ci, de 1977, affiche 48 000 km.

Magnifique exemplaire de Maserati 3500 GT, entièrement restauré l’an dernier.